Origine et construction

Le Canot 13 s’inscrit dans l’histoire des embarcations annexes de la Marine ancienne et plus généralement dans celle des canots, chaloupes et baleinières qui existent depuis l’apparition de la marine à voile.

Le Canot 13 est un exemplaire original des « canots de 10 mètres » réglementaires de la Marine Nationale type 1892, construit en 1950 à l’Arsenal de Cherbourg. Il s’inscrit dans la continuité des canots de la Royale.

Les plans ont été dessinés par l’Ingénieur Chef E. Simono de la DCAN de Cherbourg.

Cette unité fut affectée dès 1950 au CFM , Centre de Formation de la Marine Nationale, du lac d’Hourtin pour servir à l’apprentissage des futurs marins au maniement des avirons « tirer sur les bois morts » et de la voile traditionnelle.

Eric Tabarly fut l’un de ces marins conscrits en 1953 et c’est plusieurs milliers d’hommes qui passèrent sur les bancs des canots jusqu’en 1995 où le CFM ferma.

Il s’agit d’un canot en creux en bois massif conçu pour la voile et l’aviron à 16 rameurs.

Dimensions :

  • Longueur de coque nue : 10.46m
  • Longueur hors tout avec espars : 16.22m
  • Largeur maxi aux lisses : 2.48m
  • Poids avec drome et avirons : 2 800kg
  • Tirant d’eau : 0.70m
  • Surface de voilure : 50.4m2

Gréement :

Il est gréé en « chasse-marée », c’est-à-dire de 3 mâts avec voiles au tiers lacées aux vergues.
La position de la voile au tiers au repos est naturellement placée dans l’axe du bateau, et un tiers de la voile dépasse à l’avant du mât.
A contrario, la voile carrée est naturellement suspendue perpendiculairement à l’axe du bateau.

Les mâts sont :

  • Le mât de misaine
  • Le grand mât, ou taille-vent (marine ancienne)
  • Le mât de tape-cul

Les espars extérieurs sont :

  • Le boute-hors à l’avant pour gréer le foc (dans la marine ancienne on ne dit pas « bout dehors » car ce n’est pas un bout textile mais un espars).
  • La queue de malet à l’arrière sert de bôme fixe à la voile de tape cul.

Les voiles sont en dacron avec 2 bandes de ris pour la réduction.

Les bouts sont en polyéthylène, coloris écru (remplace le chanvre d’époque).
Les grosses poulies sont en bois.
Toutes les ferrures sont en acier forgé de fort échantillonnage.

Les essences de bois

La construction est réalisée en bordées de bois jointives traditionnelles de 25mm d’épaisseur en acajou (sipo) fixées sur 94 membrures en acacia ployées après avoir été bouillies à l’étuve.
Les structures axiales, quille, étrave, étambot, contre-étambot, tableau, sont en chêne. Les bancs sont en pin. Les espars sont en pin rouge d’Oregon.

Les avirons

A l’époque, les canots étaient équipés de 16 avirons en bois et dames de nage en acier, ainsi que des cale-pieds en bois qui ont été recréés selon les plans 1892 lors de la restauration. Les avirons sont toujours ceux d’époque.

Protection de la coque

La coque est ceinturée d’une bourlingue de protection extérieure de coque, fixée à l’aide de pattes en acier inox fixées tous les 30 cm.
La bourlingue d’origine est une pièce très onéreuse et rare. Elle doit être préservée des contacts agressifs.

Un moteur pour la sécurité

Il est équipé d’un moteur hors-bord monté en puis d’une puissance de 20cv, 4 temps, essence. C’est un moteur neuf de très faible consommation et faible émissions de CO2.
Le moteur est doté d’un démarreur électrique, et d’un chargeur couplé à une batterie de 110 Ah surélevée en dessous du banc du barreur

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